L’OBS enquête sur la ‘guerre’ des éoliennes

Un article de L’OBS décrit les enjeux et positions concernant l’éolien. Il pèse le pour et le contre, prend en compte les impératifs liés aux enjeux climatiques, et l’augmentation à venir de la consommation électrique, en parallèle de la baisse anticipée de la consommation d’énergie fossile :

Il y a moins de 30 ans encore portées aux nues comme alternatives aux énergies fossiles face au changement climatique, les éoliennes sont aujourd’hui décriées.

Les sondages annonçant que les Français ont une bonne image de l’éolien se succèdent, et pourtant la fronde s’intensifie en milieu rural. Des personnalités politiques fustigent leurs défauts.

L’ADEME et RTE, Réseau de Transport de l’Électricité, qui revendiquent leur indépendance, sont accusés d’être pro-éoliens. Selon eux, les scénarios actuels supposent tous un développement conjoint du nucléaire, de l’éolien et du solaire, pour produire suffisamment d’électricité en France.

Les pro-éoliens admettent des erreurs :  l’opposition éolien/nucléaire, le manque de concertation. Pour répondre à la colère des riverains, le ministère de la transition écologique a annoncé des mesures. Le reste du gouvernement veut davantage favoriser l’éolien en mer ou le solaire.

Focus sur les idées reçues : Les mêmes auteurs essayent de démêler le vrai du faux sur 9 idées énoncées par les anti éoliens :

1-Les éoliennes sont à l’arrêt la plupart du temps, faute de vent : Pour éviter l’utilisation de centrales à gaz en l’absence de vent, on peut : lisser la production à l’échelle européenne, développer le stockage de l’électricité, ou décaler les activités industrielles en fonction des pics de production électrique.

2- Les éoliennes coûtent une fortune au contribuable :

3- Notre énergie est déjà décarbonée grâce au nucléaire : L’électricité est déjà décarbonée, mais pas l’énergie. La neutralité carbone ne sera pas envisageable uniquement grâce au nucléaire.

4- On pourrait se contenter d’éoliennes en mer : Moins chères et plus productives, les éoliennes maritimes ne seront malgré tout pas suffisantes pour atteindre la neutralité carbone en 2050.

5- On a laissé faire des multinationales étrangères : Les entreprises internationales se sont développées bien avant la filière française, mais la France est en forte progression.

6- L’éolien fait chuter le prix de l’immobilier : Une université belge a conclu récemment à une baisse de prix de l’ordre de 3% dans un rayon de 2 km. [NDLR: depuis la parution de cet artcle, l’ADEME a fait paraitre une étude en mai 2022, détectant une perte de valeur moyenne de 1,5 % sur le prix du m2 pour les habitations situées à moins de 5 km d’éoliennes.  Après 5km, l’étude conclut à l’absence d’impact détectable. Les maisons près d’éoliennes restent des biens qui se vendent facilement. ]

7- Les éoliennes ne sont pas recyclables : L’excavation des fondations lors du démantèlement doit être totale. Au 1 juillet 2022, les éoliennes démantelées devront [NDLR: c’est donc le cas aujourd’hui] être recyclées à 90%. Les pales restent encore difficilement recyclables aujourd’hui. Elles sont actuellement valorisées en cimenterie ou ré-employées en mobilier urbain.

8- Les éoliennes dilapident les terres rares : Les terres rares sont utilisées dans moins de 6% des éoliennes terrestres. Les éoliennes maritimes représenteront en 2028, 1% à 3% de la demande mondiale.

9- Les éoliennes tuent les oiseaux et les chauves-souris : Selon la LPO, une éolienne tue en moyenne 7 oiseaux par an, impact bien plus faible que celui lié à l’artificialisation des terres et à l’usage de pesticides. Pour éviter les impacts sur les chauves-souris, un ralentissement des pales peut être envisagé.

Focus sur l’éolien citoyen

Enfin, un dernier article développe l’apparition de plus en plus de parcs éoliens citoyens, où les habitants financent eux-mêmes leur parc éolien, afin d’assurer des retombées économiques locales, et pour fournir de l’électricité renouvelable, consommée localement.

 

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