Les impacts de l'éolen

Protection des élevages avoisinants

En Loire-Atlantique, la mise en service d’un parc éolien à Nozay a posé questions.

Des troubles ont été rapportés comme concomitants à la construction en 2012 du parc éolien des Quatre Seigneurs, constitué de huit éoliennes de 90 m et de 2MW chacune, situées sur quatre communes de Loire-Atlantique, à respectivement 800 et 1 300 mètres des deux élevages bovins.

Très rapidement après la mise en service du parc au cours de l’année 2013, les deux éleveurs ont déclaré constater chez leurs animaux des troubles comportementaux, une diminution de la quantité et de la qualité du lait, des cas de mammites et une augmentation de la mortalité.

En mai 2015, le Groupe Permanent pour la Sécurité Electrique en milieu agricole (GPSE) mène une année d’expertises, et confirme une « concomitance » entre le parc éolien et les troubles recensés. Il ne parvient cependant pas à identifier de « lien de causalité évident, sachant que sur une des deux exploitations, la conduite de l’élevage était dégradée depuis de nombreuses années. » Les expertises ont porté sur les volets zootechniques, vétérinaires et électriques, ainsi que sur des mesures d’infrasons, une évaluation du contexte géologique et une analyse des eaux de forage.

En novembre 2020, le Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) et le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER), confirment dans leur rapport la « concomitance » relevée par le GPSE. Ils pointent également le manque :

  • de connaissances sur les interactions entre les courants électriques ou électromagnétiques et les animaux d’élevage, notamment sur les seuils de sensibilité aux effets des courants parasites
  • d’études épidémiologiques à grande échelle et de longue durée, incluant des troupeaux exposés au risque et des troupeaux témoins non exposés.

Ils recommandent d’effectuer un test d’arrêt total du parc éolien pour évaluer plus finement les courants électriques parasites de la zone, avec ou sans éoliennes actives.

L’ Anses rend un  rapport en octobre 2021.  L’agence n’a pas retenu les rapports d’analyses statistiques et géobiologiques établis en 2017, du fait d’inexactitudes et de limites méthodologiques. Elle  conclut qu’il faut considérer « comme hautement improbable voire exclue que la mise en place des éoliennes ait conduit à générer les troubles objectivés. » Elle précise que, dans les bâtiments d’élevage, « le niveau d’exposition aux courants parasites a été considéré comme tout à fait remarquable, mais avec une part attribuable aux éoliennes jugée faible. » Elle met plutôt en cause l’état des installations électriques des deux exploitations, comme un défaut d’isolation ou un « effet pile » généré par la rouille. De même, elle indique que les mammites, la baisse de la production laitière, les troubles de reproduction et de mortalité « ne manifestent pas d’apparition ou d’évolution significative qui puisse être associée à la période de mise en service des éoliennes ».

Enfin, il est à noter la remarque suivante :

« ni les informations collectées auprès d’une vingtaine d’homologues de l’Anses à travers l’Europe, y compris dans des pays où l’éolien est plus développé, ni l’analyse bibliographique n’ont rapporté l’existence de problèmes de cette nature ».

L’ Anses conclut comme les conseils généraux à un manque cruel de « données fiables, complètes et utilisables ».  Elle préconise comme eux la réalisation d’études supplémentaires.

Fin novembre 2021, le tribunal judiciaire de Nantes ordonne une expertise des câbles électriques du parc éolien des Quatre Seigneurs, dans le but de déterminer si la présence de courants vagabonds dans le sol est issue des câbles électriques reliant les éoliennes entre elles et/ou au poste de transformation Enedis.  

Les études environnementales actuellement obligatoires ne prennent pas en considération les impacts des câbles enterrés.

Pour ce PROJET CITOYEN, Montcel-Durable a réalisé une étude géobiologique. Une expertise a eu lieu pour étudier la propagation des ondes par les microfailles souterraines. L’objectif est d’éviter de placer les câbles dans des zones à risques.

Pour en savoir plus sur la géobiologie: l’exemple de la ferme éolienne d’Avessac, en vidéo…

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